Brassens/Les oiseaux de passages

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LA MORT DUE

Peut-être
depuis au moins toujours
qui sait
je n'ai jamais eu envie d'être
où je suis
trop d'atrocités dans ma tête trop de savoirs impensables depuis trop longtemps
sur l'espèce humaine
pourtant 
l'idée de me tuer ne m'a jamais effleurée
j'ai la survie chevillée au corps
que je n'ai pas.
Je ne sais que me relever
et effacer
comment j'efface ?
je l'ignore
ça s'efface tout seul
en fait
je n'y suis pour rien
je ne sais même pas où c'est parti.
Non seulement j'ai la survie chevillée au corps
mais suis d'autant plus déterminée à ce que ça ne triomphe pas
de mon futur
ni de qui je deviens
après tout
j'aurais pu mal tourner
vacillant au bord de la falaise
sous les assauts de vents contradictoires
dans le fracas des vagues affamées
m'écraser sur leurs dents rocheuses
définitivement détruite et en souffrance
mais
heureusement
sur ce point là de ça
j'ai toujours été intraitable
hors de question
rien ni personne en aucun cas
c'est ma devise
après la survie faut penser qu'à vivre
envers et contre tout
c'est pas un trauma qui décidera
ce qu'il me reste à rire et à pleurer.
Oui
c'est contradictoire
ce désir de vivre ancré on ne sait où en dedans agissant comme un réflexe
et ce besoin lancinant de ne pas être là au moment où j'y suis
comme si
quelqu'un en secret
ressentait une espèce de nostalgie d'un temps perdu à jamais
d'une mort dûe.

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